Introduction à la classe inversée ou les classes inversées
Traditionnellement, l’enseignant prodigue le cours en classe, transmettant les connaissances aux élèves qui écoutent attentivement et prennent des notes. Les devoirs sont ensuite effectués à la maison, souvent sans l’accompagnement direct de l’enseignant. Dans la classe inversée, ce processus est inversé : les élèves étudient les leçons à la maison, généralement sous la forme de vidéos ou de ressources en ligne, et les activités d’apprentissage se déroulent en classe, où l’enseignant est présent pour guider et soutenir les élèves.
Il convient de souligner que cette vision « simpliste » de la classe inversée est bien plus complexe dans la réalité. Marcel Lebrun, spécialiste en la matière, parle de « classes inversées » au pluriel, car les modalités et les approches sont bien plus variées que cette représentation caricaturale.
Malgré cela, on peut identifier deux idées essentielles qui caractérisent les classes inversées. Tout d’abord, les phases d’apprentissage des élèves se déroulent lorsqu’ils sont actifs, c’est-à-dire lorsqu’ils accomplissent leurs devoirs et leurs exercices. Le simple fait d’écouter un cours magistral ne permet pas aux élèves d’entrer réellement dans une phase d’apprentissage. De plus, pendant ces phases d’apprentissage, les élèves ne bénéficient pas de la présence de l’enseignant, car c’est chez eux, généralement à la maison, qu’ils réalisent les exercices.
En inversant ces phases, on parvient à accroître la présence de l’enseignant pendant les moments clés de l’apprentissage, c’est-à-dire en classe. L’enseignant ne se contente plus de « transmettre » des connaissances, mais véritablement d’« enseigner ».
Les vidéos à regarder à la maison ? Une fausse bonne idée ?
Il est légitime de s’interroger sur l’efficacité des vidéos en ligne, utilisées comme support de cours à regarder chez soi. Pourquoi les élèves accorderaient-ils davantage d’attention à ces vidéos qu’à un cours magistral en classe ?
Il est donc nécessaire de diversifier les modalités d’apprentissage au-delà de simples vidéos préenregistrées à visionner avant le cours. Marcel Lebrun, qui a étudié ces dispositifs, explique les différents types de classes inversées, en veillant à ne pas reproduire à distance ce qui était fait en présentiel et qui ne donnait pas toujours de bons résultats.
Scénario possible (classe inversée de type 3 selon Marcel Lebrun
À distance, il est possible de contextualiser les apprentissages en proposant une situation problème et demander aux élèves d’imaginer des hypothèses (phase 1) pour les travailler, les analyser, en classe (phase 2), en groupe, par exemple, en présence de ressources et de l’enseignant.
À distance, à nouveau, on décontextualise en généralisant le cas particulier étudié et alors introduire une vidéo sur une notion de cours (phase 3) qui sera ensuite recontextualisée en classe, en présence donc (phase 4) pour un transfert de compétences.
Ce cycle est représenté et expliqué de manière bien plus détaillée sur le blog de Marcel Lebrun. On retrouve ici les 3 types de classes inversées selon la typologie de M. Lebrun.
Quelques ressources
Vous trouverez une première approche des classes inversées en visualisant cette vidéo :
Une ressource incontournable :
Le numérique au service des classes inversées ?
L’utilisation efficace des outils numériques dans un scénario pédagogique de type "classe inversée", conformément aux quatre phases proposées par Marcel Lebrun, constitue un élément essentiel à examiner. Dans des articles ultérieurs, nous aborderons en détail l’exploitation de l’Environnement Numérique de Travail (ENT) et plus spécifiquement de Moodle, afin de faciliter et d’améliorer les processus d’apprentissage.
L’Environnement Numérique de Travail, et plus précisément la plateforme Moodle, se révèle être un outil particulièrement adapté pour soutenir cette approche pédagogique. Moodle offre des fonctionnalités telles que le partage de ressources, la création d’activités interactives et la mise en place de forums de discussion, favorisant ainsi l’engagement actif des apprenants. De plus, les enseignants peuvent utiliser Moodle pour suivre les progrès des élèves, fournir des feedbacks individualisés et encourager la collaboration entre pairs.
L’intégration judicieuse des technologies numériques dans un scénario pédagogique de classe inversée permet de repenser la manière dont les connaissances sont acquises et consolidées. Les quatre phases suggérées par Marcel Lebrun offrent un cadre conceptuel pour guider cette transformation pédagogique. Il convient de noter que ces phases ne se limitent pas à l’utilisation d’outils numériques, mais englobent également des stratégies pédagogiques et des interactions entre les apprenants et les enseignants.